La photo est indissociable de la notion de flou. S’il est « de bougé, « de mouvement » ou « de mise au point », il doit être implacablement combattu, car synonyme de photo ratée.
S’il est intentionnel, il va vous permettre d’obtenir des rendus réussis, notamment lorsqu’il est appliqué en arrière-plan ou en avant-plan. Conseils de pro pour éviter ces « flous » délétères.
Le flou de bougé
Le flou de bougé se caractérise par un bougé ou tremblement du photographe lors de prise de vue. Lorsque l’on observe attentivement la photographie, on constate qu’aucune zone de l’image n’est totalement nette. Même les bâtiments, de nature pourtant relativement stable, sont flous.
Pour neutraliser ce flou de bougé, plusieurs solutions existent :
- Activer la stabilisation de l’appareil photo
- Optimiser la prise en main de l’appareil photo
- Augmenter la vitesse d’obturation
- Utiliser un trépied ou un support
Activer la stabilisation de l’appareil
Si votre appareil photo ou votre objectif en disposent, activez la stabilisation optique ou numérique. Grâce à un système interne très sophistiqué, ce dispositif neutralise les micromouvements de la main et du corps. Certains appareils proposent une stabilisation sur 5 axes qui permet de photographier à la volée, à des vitesses très lentes.
Optimiser la prise en main
Lorsque vous photographiez à bout de bras en utilisant l’écran, votre appareil photo (hors smartphone) perd en stabilité. Vous augmentez dès lors le risque d’avoir un flou de bougé. Pour stabiliser l’appareil, utilisez plutôt le viseur optique et disposez vos bras et coudes le long du corps.
Augmenter la vitesse d’obturation
Plus la vitesse d’obturation de votre objectif est lente, plus le risque d’obtenir une photo floue augmente. Pour connaître la vitesse d’obturation limite, vous pouvez utiliser la règle de l’inverse de la focale. Pour une focale de 50 mm, évitez de descendre en dessous de 1/50s (l’inverse de la focale) en vitesse d’obturation. Ainsi, il y a de fortes chances pour que votre photo soit nette. Si vous êtes en mouvement, augmentez encore la vitesse. Et si votre appareil dispose d’une stabilisation optique, vous pouvez descendre un peu plus bas.
Utiliser un trépied ou un support stable
Lorsque vous augmentez la vitesse d’obturation, moins de lumière parvient sur le capteur de votre appareil. En cas de faible luminosité, il est nécessaire d’augmenter la sensibilité ISO pour éviter d’obtenir une photo sous-exposée. Ce qui provoque du bruit numérique (grains plus visibles sur la photo). La solution ? Utiliser un trépied qui va stabiliser votre appareil photo et permettre des poses de 1/4s jusqu’à plusieurs dizaines de secondes sans générer de flou de bougé.
Le flou de mouvement
Le flou de mouvement est causé par un élément en mouvement sur la photo. S’il peut être souhaité et assumé, il est bien souvent involontaire et peut gâcher la prise de vue. On sait qu’en cas de faibles conditions de lumière, il est nécessaire d’utiliser une vitesse lente ainsi que des ISO élevés pour bien exposer la scène. La vitesse lente va transformer les éléments en mouvement en trainée sombre.
Pour corriger ce problème, 3 solutions sont envisageables :
- Utiliser une vitesse d’obturation plus rapide
- Augmenter les iso
- Utiliser un flash
Augmenter la vitesse d’obturation et les ISO
Comme pour le flou de bougé, il est possible d’utiliser une vitesse plus rapide afin de figer le mouvement. En augmentant la vitesse d’obturation, la scène s’assombrit. Pour qu’elle soit correctement exposée, il est nécessaire d’augmenter les ISO ou d’utiliser une plus grande ouverture (f/). Le flou de mouvement est fréquent lorsque la photo met en scène des éléments qui bougent (voitures, piétons, cyclistes, etc.). La vitesse d’obturation choisie doit être fonction de la vitesse de mouvement des éléments mobiles. Une vitesse de 1/2000s sera ainsi nécessaire pour photographier une moto circulant à 140km/h. Pour un cycliste, 1/500s suffira pour figer le sujet.
Utiliser un flash
Le flash s’avère très utile pour figer un mouvement. Pour éviter l’effet négatif du « flash dans la figure », cette technique doit être bien maitrisée. À ce propos, nous vous invitons à nous suivre pour lire notre futur article sur “Comment bien régler un flash”
Le flou de mise au point
Dans ce cas, la photo est floue parce que la mise au point n’est pas effectuée au bon endroit. Elle est effectuée un tout petit peu avant ou après le sujet visé.
Pour éviter ce flou, 3 solutions sont envisageables :
- Choisir le bon collimateur de mise au point
- Choisir le bon mode autofocus
- Utiliser une ouverture plus petite
Choisir le bon collimateur de mise au point
Les collimateurs (points AF) sont les éléments de base de l’autofocus d’un appareil photo. Il s’agit des petits carrés ou petits points visibles dans le viseur. Un photographe débutant va avoir tendance à utiliser le mode de mise au point automatique. Dans ce cas, c’est l’appareil qui définit la zone ou l’élément qui doit être net. En général, cette pratique fonctionne relativement bien. Pour obtenir une mise au point précise et rapide, il est cependant recommandé d’utiliser le seul collimateur central. Il vous suffit de sélectionner « AF point sélectif« , « Local » ou « Sélection des collimateurs autofocus » dans le menu de votre appareil photo.
Choisir le bon mode autofocus
En fonction de la scène à photographier, il est nécessaire de choisir le bon mode autofocus. Pour un sujet immobile, une mise au point ponctuelle suffit. Pour un sujet mouvant, il est recommandé d’utiliser la mise au point continue. Pour en bénéficier, il suffit de garder le doigt sur le déclencheur à mi-course. La mise au point restera opérationnelle jusqu’au déclenchement final.
Utiliser une ouverture plus petite
Complètement ouverts, certains objectifs offrent une profondeur de champ très réduite. Avec un objectif ouvert à f/1.8, vous ne disposez ainsi que de quelques centimètres de profondeur de champ. La zone nette est donc très réduite. Et si vous photographiez un visage, la mise au point effectuée sur le nez entraînera du flou sur les yeux. Dans ce cas de figure, il est recommandé d’effectuer la mise au point sur l’œil du modèle. Ou, le cas échéant, privilégier une ouverture plus petite. Si vous passez par exemple de f/1.8 à f/2.8, votre image certes plus nette. Vous perdrez cependant des détails (piqué de l’image) et un effet de flou artistique non dénué d’intérêt.
